Concert de fin d’année à la Fenice

Crédit photo: Teatro la Fenice

Cette année 2017, le concert de fin d’année a été dirigé par le Maestro Sud-Coréen Myung Whun Chung qui collabore de longue date avec la Fenice, où il a dirigé en 2015 “Simon Boccanegra” de Verdi, “Un ballo in maschera” de Verdi  ainsi que la 5 ème symphonie de Malher en Novembre 2017.

Galant, le directeur Myung Whun Chung a choisi de finir l’année 2017 par une riche galerie de portraits féminins: dix plus un, avec pour protagonistes Carmen, Flora, Juliette, Gilda, Gioconda, Lauretta, Desdémone, Isabelle, Turandot, Butterfly et Jeannette.

Crédit photo: Teatro la Fenice

Cette année le Maestro a sélectionné la symphonie n° 9 en mi mineur op. 95 d’Antonin Dvorak, “Symphonie du nouveau monde”, la plus célèbre et la symphonie de Dvorak la plus jouée, composée entre 1892-93 quand le musicien, alors cinquantenaire, était à New York, où il vécut trois ans.

Antonin Dvorak

Suivent alors une multitude d’airs dramatiques ou joyeux ultra-populaires, patrimoine de l’Humanité musicale: le prélude de Carmen de Bizet, le titre le plus illustre de Georges Bizet, devenue une icône pour de nombreux compositeurs tels que Wagner, Brahms, Tchaikovsky;

Portrait Georges Bizet

L’air renommé de la Traviata de VerdiDe Madride noi siam mattadori…”, dont la première absolue eut lieu à la Fenice en 1853.

Puis une Barcarolle, version pour orchestre, de Jacques Offenbach des Contes d’Hoffmann, quelques minutes de poésie pure, avec deux voies féminines, soprano et mezzosoprano. Juliette dans le 4ème acte est à Venise. Les Contes de Hoffmann débutèrent à l’Opéra-Comique de Paris en 1881, alors qu’ Hoffmann s’était déjà éteint.

Photo Jacques Offenbach

Suivi de “Questo o quella per me pari sono” du Rigoletto de Verdi, fameux air du Duc de Mantoue, oeuvre commandée par la Fenice en 1851.

O mio babbino caro” de Gianni Schicchi de Puccini, puis la GiocondaCan can della danza delle ore” d’Amilcare Ponchielli, inspiré d’un dramme de Victor Hugo, le troisème acte: durant une réception mondaine à la Ca’ d’Oro de Venise, un groupe de douze ballerines représentent en composant un cercle le cadran d’une horloge, deux danseurs sont les aiguilles mouvantes du temps qui passe.

Photo Giacomo Puccini

Suivi d’un extrait de la symphonie de “L’Italiana in Algeri” de Rossini, qui fit ses débuts à la Fenice de Venise, après sa première oeuvre “L’Italienne à Alger” au théâtre de San Benedetto, racontant l’histoire d’une Milanèse capturée par des corsaires et prisonnière à Alger.

Photo Giochino Rossini

Puis le tour du légendaireNessun dormadu Turandot de Puccini, puis re-Verdi avec un extrait d’Othello, alors que Verdi avait à peine fêté ses 81 ans et fini son “Falstaff”;

Portrait de Giuseppe Verdi

Suivi du célèbrissime “Un bel dì vedremo” de Madame Butterfly de Puccini, et pour conclure en beauté, l’incontournable Nabucco “Va’ pensiero sull’ali dorate” et son choeur enveloppant, suivi du joyeux “Libiam ne’ lieti calici” de la Traviata, de Giuseppe Verdi, enfant terrible et chéri de la Fenice.

Crédit photo: Teatro la Fenice

La soprano choisie était l’italienne Maria Agresta et le ténor l’ américain Michael Fabiano, aux voix chaudes et dramatiques nécessaires aux grands classiques italiens.

Ce magnifique concert dans le cadre incomparable de la Fenice de Venise a été retransmis en direct par la Rai 1 dans toute l’Europe avec Arte, ZDF, WDR, Radio France et autres chaines classiques de l’ Europe de l’Est, des Etats-Unis, de la Corée et du Japon.

Il a été suivi par plus de quatre millions de téléspectateurs italiens, ce qui classe ce spectacle comme le programme de musique classique le plus écouté en Italie (plus du quart des Italiens l’ont suivi).

Ce programme avait été lancé par la Rai il y a quinze ans, suite à l’ incendie de la Fenice en 1996 et à sa reconstruction terminée en 2003 afin de relancer la Fenice après le dramme de sa destruction. Désormais, c’est un spectacle consolidé qui fait l’objet de beaucoup de convoitise de la part des autres théâtres nationaux italiens. Pour ce motif, chaque année le Maestro change (à l’ international) ainsi que les danseurs du spectacle, cette année du théâtre de Rome, avec pour danseurs étoile Eleonora Abbagnato et Benjamin Pech.

www.teatrolafenice.it

Pubblicato da Hélène Sadaune

Master II d'Histoire Moderne de la Sorbonne Paris IV, j'ai travaillé pendant plus de 20 ans pour la C.E. Résidente depuis plus de trente ans à Venise, guide conférencière à Paris et Venise, je suis une passionnée de la civilisation vénitienne et de cette ville hors-norme. Comptez sur moi pour vous tenir informé!

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