L’Ami commun de Charles Dickens

L’ Ami commun est le dernier roman achevé par ce forcenat du travail qu’était Charles Dickens, mort jeune –  à peine 53 ans –  consumé par un labeur acharné comme Balzac (qui s’éteignit à 51 ans). Dickens meurt en 1870 de surmenage, partagé entre sa vie d’écrivain, de journaliste,  de directeur de périodiques variés qu’il anime et dirige, tout en souffrant de soucis financiers pour maintenir à flot toutes ses créations, sans oublier sa vie de conférencier engagé dans la lutte sociale contre le paupérisme infantile, afin d’alerter l’opinion publique sur le triste sort des orphelins dans l’Angleterre du XIX e siècle.

Ce roman – un pavé de 1328 pages –  se lit avec plaisir et le feuilleton des différentes intrigues parallèles qui s’y déroulent nous  accompagnent pour de nombreuses soirées, avec bonheur,  car on s’attache rapidement aux personnages clès du roman. Tout ce qui brille n’est pas d’or et les plus vaniteux subiront un renversement de situation pendant que ceux qui semblaient futiles démontreront par leurs actions qu’ils ont un coeur d’or.

Autre qualité du roman: un fabuleux humour anglais présent un peu partout  dans cet ouvrage, d’ un Dickens déchainé, donnant d’innombrables coups de griffes à la bonne société anglaise, à qui Dickens reproche sa superficialité, étant beaucoup trop attachée à l’argent, peu importe d’où il provient. En cela, le fond  du roman reste très actuel, tandis que sa description de la société anglaise du XIX e siècle est pour nous très dépaysante. La manière de vivre, les moeurs européennes et anglaise ont tellement changé depuis, que ce monde là nous semble presque “exotique”, bien qu’étant celui de nos ancêtres européens, il n’y a somme toute, qu’un peu plus de 150 ans.