Les Salons de la Rose + Croix au Peggy Guggenheim

Vivien Greene est la curatrice de cette nouvelle fantastique exposition au Peggy Guggenheim de Venise, ouverte jusqu’au 7 janvier 2018.

Cette exposition arrive à Venise après le grand succès remporté au Guggenheim de New York du 30 Juin au 4 Octobre de cette année. Deux années de recherches et d’études ont été nécessaires pour la réalisation de cette exposition sur un sujet encore peu connu, celui du Salon de la Rose + Croix qui ne dura que de 1892 à 97, quelques années à peine, mais très riches d’un courant artistique hors norme qui reste à découvrir.

La curatrice de l’exposition Vivien Greene avec Karole Vail la nouvelle directrice du Peggy Guggenheim, petite-fille de Peggy. Crédit photo: Hélène Sadaune

La nouvelle directrice du Guggenheim de Venise, Karole Vail, entrée en fonction cet été à la tête du Peggy Guggenheim, annonce: “C’est un honneur pour nous d’accueillir cette exposition, non seulement parce qu’il s’agit d’une ultérieure contribution fondamentale à l’étude du Symbolisme, mais surtout parce qu’il s’agit de la première exposition jamais organisée sur un thème aussi spécifique, aujourd’hui encore si peu appronfondi, des Salons de la Rose + Croix”.

Toute les oeuvres içi présentes ont été exposées dans chacun des six Salons parisiens organisés par l’excentrique auteur rosecroisien Joséphin Péladan” explique la curatrice Vivien Greeneet parcourent, salle après salle, des thèmes fréquents de cette époque, comme le mythe d’Orphé ou l’adulation de la peinture des artistes de la première Renaissance italienne, tels que Sandro Botticelli et Beato Angelico”.

 

Exemple de peinture néo-renaissance italienne, adulée par les Symbolistes. Armant Point, “L’ Annonciation” 1895. Crédit photo: Hélène Sadaune

Les oeuvres sont exposées avec un accompagnement musical diffusé dans les salles, pour recréer l’atmosphère des Salons parisiens du XIX ème siècle. Vivien Greene poursuit “La musique est la forme d’art la plus abstraite et symbolique et des morceaux choisis d’ Erik Satie, de Richard Wagner, et d’autres encore, présents dans l’exposition, soulignent le rôle clé détenus par les compositeurs de l’ époque, liés au mouvement symboliste”.

Portrait de Richard Wagner par Félix Vallotton crédit photo: Hélène Sadaune

Au printemps 1892, Péladan (1858–1918) inaugure aux Galeries Durand-Ruel à Paris le premier Salon de la Rose+Croix, une extension de la confraternité secrète Rose+Croix qu’il créa, un ordre ésotérique ayant des racines profondes dans le mysticisme et les rites occultes, considérés par Péladan les voies royales pour comprendre les vérités universelles et rejoindre l’illumination. Tous les ans, les Salons portaient en scène des oeuvres d’art mystique-symbolique, imprégnées de fortes connotations hermétiques et spirituelles alors très en vogue.

Jean Delville, “L’idole de la Persersité” 1891. Crédit photo: Hélène Sadaune

Les Salons devinrent rapidement une sorte de carrefour cosmopolite artistique, où exposaient des artistes provenant de Belgique, du Danemark, Finlande, France, Italie, Hollande, Espagne et Suisse. Grâce aux recherches approfondies réalisées pour retrouver les oeuvres exposées originairement dans les différents Salons, sont exposés au Guggenheim de Venise des peintures, des dessins, des sculptures d’artistes tels que Antoine Bourdelle, Rogelio de Egusquiza, Jean Delville, Charles Filiger, Fernand Khnopff, Charles Maurin, Alphonse Osbert, Armand Point, Georges Rouault, Carlos Schwabe, Alexandre Séon, Jan Toorop, Ville Vallgren et Félix Vallotton.

Alexandre Séon. “Lamentation d’Orphée”. 1896 Crédit photo: Hélène Sadaune

Les idéologies de ceux qui exposaient aux Salons allaient d’une politique conservatrice et catholique à l’anarchie la plus radicale et anti-cléricale. Cette riche exposition permet d’enquêter sur les pré-concepts symbolistes liés au modernisme, qui suivront juste après.

Pour approfondir le sujet, l’extraordinaire catalogue “Mystical Symbolism” de la Collection Guggenheim en anglais. Existe aussi la version italienne sous forme d’un catalogue à part joint au premier, avec sa belle couverture dorée. Mystical Symbolism est un beau livre de 112 pages, avec une couverture cartonnée en velours rouge et la reproduction de l’ “Orphée aux enfers” de Pierre Amédée Marcel-Béronneau de 1897.

“Orphée aux enfers” de Pierre Amédée Marcel-Béronneau en 1897. Couverture du cataogue de la Collection Guggenheim “Mystical Symbolism”. Crédit photo: Hélène Sadaune

 

http://www.guggenheim-venice.it/exhibitions/mostre.php?tipo=2

Pubblicato da Hélène Sadaune

Master II d'Histoire Moderne de la Sorbonne Paris IV, j'ai travaillé pendant plus de 20 ans pour la C.E. Résidente depuis plus de trente ans à Venise, guide conférencière à Paris et Venise, je suis une passionnée de la civilisation vénitienne et de cette ville hors-norme. Comptez sur moi pour vous tenir informé!

error: You are not allowed to print preview this page, Thank you