Le Teatro Stabile di Napoli s’est lancé dans une nouvelle production ambitieuse à l’occasion de l’anniversaire des 400 ans de la mort de Shakespeare. Nous dit Luca de Fusco le réalisateur de cette version classico-multimédiale de Macbeth: “Une des raisons pour laquelle je l’ai choisi est parce qu’il s’agit d’un des textes les plus visionnaires de Shakespeare » .
« Cette version de Macbeth se pose comme la suite naturelle du travail déjà accompli précédemment avec « Antoine et Cléopâtre » et « Orestie » deux spectacles fortement imprégnés d’expérimentation et de contamination des différents langages artistiques entre eux».
“Içi aussi, le théâtre se mélange avec des installations vidéos d’une manière encore plus complexe entre théâtre, musique et danse, continuant la collaboration avec les artistes Israéliens Ran Bagno (la musique envoûtante du spectacle) et Noa Wertheim (la choréographie des danses hypnotiques des sorcières)».
«J’ai essayé» nous dit-il « de travailler à un style moins monumental et plus visionnaire par rapport aux œuvres précédentes, en suivant la nature fantastique du texte dans ses moments fondamentaux : l’apparition des sorcières, la vision du poignard, le fantôme de Banquo, l’apparition du roi, le délire de somnambulisme de lady Macbeth, tous très fortement signés du thème du songe, du délire et de l’iréél » et je précise qu’il l’a réussi magistralement car son spectacle est un chef-d’oeuvre en hommage à Macbeth.
Avec Luca de Fusco on assiste enfin un spectacle non anachronique mais presque classique, ce qui est fortement contre tendance aujourd’hui où on ne trouve que des insanités sans goût sous prétexte de modernité. Mais parallèlement à la classicité du texte et de la récitation se trouvent confrontés avec succès l’utilisation d’installation vidéo, de musique ensorcelante et de danse donnant le jour à une version extrèmement prenante et forte, qui nous transporte dans le monde baroque de Shakespeare : les intrigues à la cour du roi Duncan d’Ecosse où le meurtre pour prendre le pouvoir est consommé donnant suite à un sens de culpabilité irrépressible. Lla scène de Lady Macbeth en proie au tourment d’avoir du sang sur les mains est impressionnante.
Le jeux des acteurs est parfait: Luca Lazzareschi est Macbeth, Lady Macbeth est jouée par Gaia Aprea très convainquants dans leurs rôles.
Les sorcières sont içi des créatures magiques et maléfiques au visage masqué mais aux corps nus se contortionnant en danse rituelle envoûtante, la musique est inquiétante et hypnotique : tous les spectateurs sont captivés et personne ne bronche….Un miracle de récitation. Enfin un Macbeth digne de ce nom !
Toute ma gratitude à Luca de Fusco et au Teatro Stabile di Napoli qui nous a permit – à nous autres spectateurs littéralement scotchés sur nos fauteuils- deux heures trente de pur bonheur grâce à leur talent!
