Robert Morgan, un peintre américain à Venise

Robert Morgan est un peintre américain, diplômé de la prestigieuse université américaine de Princeton, mais “so british” qu’on l’imagine anglais: gentil, courtois, doux et souriant, un véritable gentleman anglais, un morceau d’Angleterre atterri à Venise, comme beaucoup d’ artistes du monde entier, de n’importe quel siècle tant le charme de cette ville est intemporel, tous les artistes ont été et sont toujours fascinés par la beauté incommensurable de Venise.

L’aimer c’est si perdre pour y rester toujours, près de l’être cher qui nous émerveille tous les jours un peu plus. C’est l’éternel Veni Etiam (Venetia  signifie “Viens Encore”) à la base de l’ensorcellement que Venise jette sur un nombre remarquable de visiteurs. Vous y venez une fois et vous vous y trouvez tellement bien que vous y retournez encore et toujours, jusqu’à la phase finale de l’attraction, vous arrivez au point que vous ne pouvez plus qu’y rester, oubliant tout ce qui gravite autour. La vie est si douce à Venise, au milieu de sa lagune aux eaux changeantes, que partir est toujours un déchirement qui ne doit pas trop durer.

Venise donc a ensorcelé notre Sior Morgan, il y a déjà plus de cinquante ans. Il y est resté pour vivre parmi elle, la contempler et la peindre fidèlement. Avec tous ses aspects actuels, reproduite avec les affres portées par la modernité, comme les grands navires que Robert trouvent monstrueux et anachroniques. Ainsi, on  retrouve souvent ces monstres marins dans les toiles de Robert, témoin de son temps, certifiant l’affront de leur gigantisme dans cette ville ô combien fragile. Rien n’échappe à Robert, ni la Beauté des lieux ni l’horreur que les institutions complices des grandes compagnies maritimes infligent à la cité.

Toujours en tant que témoin de son temps, m’a frappé aussi cette toile historique, reproduisant ce qu’il vit du haut de son balcon le 8 décembre 1980 le jour où son voisin d’alors John Lennon fut assassiné en bas de chez lui à New York. Les cris le poussèrent sur sa terrasse et il vit la scène successive au meurtre, un homme mourant et souffrant, les policiers qui arrivent et bloquent la scène du crime, les gens qui commencent à s’agglutiner autour de cet assassinat qui marqua son époque. Robert, témoin de son temps, la dessina puis la peignit pour la fixer à jamais dans sa mémoire.

Home – Robert Morgan (robertmorganvenice.com)

 

 

Pubblicato da Hélène Sadaune

Master II d'Histoire Moderne de la Sorbonne Paris IV, j'ai travaillé pendant plus de 20 ans pour la C.E. Résidente depuis plus de trente ans à Venise, guide conférencière à Paris et Venise, je suis une passionnée de la civilisation vénitienne et de cette ville hors-norme. Comptez sur moi pour vous tenir informé!

error: You are not allowed to print preview this page, Thank you