“Zenobia, regina de’ Palmireni” de Tomaso Albinoni

©Teatro la Fenice di Venezia

Zenobia, regina de’ Palmireni”de Tomaso Albinoni a été représenté au  théâtre Malibran, réalisé par La Fenice en collaboration avec le Conservatoire Benedetto Marcello de Venise dans le cadre de la Saison Lyrique et Ballet 2017-2018.

Dramme musical en trois actes d’après le livret d’Antonio MarchiZenobia, regina de’ Palmireni “ est la première oeuvre du compositeur vénitien Tomaso Albinoni qui débuta en 1694 au théâtre SS. Giovanni et Paolo de Venise (aujourd’hui disparu). Il est remis en scène pour la première fois depuis la chute de la Sérénissime grâce à la réalisation de Francesco Bellotto, les scènes de Massimo Checchetto, les fastueux costumes d’époque de Carlos Tieppo et pour light designer Vilmo Furian. Francesco Erle est le Chef d’orchestre baroque du Conservatoire Benedetto Marcello. Le spectacle est un heureux projet de recherche OperaStudio de Franco Rossi – qui a été représenté le 22 et 23 février 2018 pour les écoles (ouverture à la musique lyrique et baroque) et le 24 février pour le public.

©Teatro la Fenice di Venezia

«L’idée centrale du spectacle – nous explique le réalisateur Francesco Bellottoest que “Zenobia, regina de’ Palmireni”, la première oeuvre du noble Vénitien Tomaso Albinoni […] puisse être considérée comme un hommage au doge-condottiero Francesco Morosini, mort le six janvier 1694, l’année de sa première absolue. La mise en scène veut donc mettre en parallèle les succès militaires du grand amiral vénitien avec les victorieuses campagnes militaires orientales de Lucio Domizio Aureliano, l’empereur qui, en soumettant en 272 d.C. le règne de Palmyre gouverné par Zénobie, reconstruisit l’unité de l’ Empire Romain, de même que Francesco Morosini pour la Sérénissime entre 1683 et 1687 en réalisant la reconquête du Péloponnèse alors tombé sous domination Turque. Le livret d’Antonio Marchi offre un portrait d’ Aurélien aussi complexe que celui de Morosini: génie militaire de grande volonté et pétri d’orgueil, méprisant des règles, qui sut devenir un chef d’état illuminé à la fin d’une vie pleine de contradictions”.

Portrait de Tomaso Albinoni

Le spectacle met en scène la nouvelle transcription du ms. m1500.a72 conservé à la Library of Congress of Washington pour la première fois à notre époque contemporaine. «Le manuscrit de Zenobia conservé à Washington est un diorama fascinant” nous explique le directeur Francesco Erle, une expression parfaite du théâtre musical baroque de la fin du XVII ème siècle: et pour cette époque nous parlons du genre et du système productif musical le plus célèbre et spectaculaire en absolu au monde”.

©Teatro la Fenice di Venezia

La partition s’est révélé aux yeux des chercheurs d’aujourd’hui une source de surprises extraordinaires. Du reste, l’importance et le succès de Zenobia sont attestés par une série d’indices sans équivoques: la survie de la partition au cours des siècles, cas hélas très rare, l’acquisition de la partition par l’ antiquaire musical très renommé Liepmannssohn-Haas; la reprise en 1717 (alors que dans ces années là, les titres n’étaient pratiquement jamais remis en scène), la ré-impression du livret, dans lequel l’auteur Marchi, dans la préface, mentionne de manière auto-célébrative l’énorme succès obtenu en 1694, le début fulgurant et sans obstacles de la carrière d’ Albinoni, se révèlant au public à cette occasion comme un auteur de haut rang.

Dans le cast du 24 Février figure Jimin Oh dans le rôle de Zenobia, Danilo Pastore dans celui d’Aurélien, Alfonso Zambuto dans celui d’Ormonte, Naoka Ohbayashi dans celui de Filidea, Giuseppina Perna dans le rôle de Cleonte, Federico Fiorio dans celui de Lidio, Dima Bakri dans celui de Silvio. Luca Scapin est Liso, Francisco Bois la voix du soldat et du messager.

Le spectacle a été réalisé avec le parrainage de l’Université Ca’ Foscari de Venise et en collaboration avec la Fondation des Musées Civiques de Venise.

©Teatro la Fenice di Venezia

Remarquable spectacle baroque qui nous transporte dans un autre monde, le monde perdu de la Sérénissime en Orient, de ses voix et sonorités aujourd’hui tellement inhabituelles car oubliées, celles des fêtes galantes, de l’Ancien Régime, de l’honneur et des épopées guerrières. Mélodieusement inserrées dans ce cadre musical surprenant, nous écoutons des notes exotiques telles que cornemuse et musique turque antique, pour transposer le spectateur dans le monde lointain et oriental de Palmyre (Syrie) et de sa reine la belle et farouche Zénobie. Pour parfaire la beauté du spectacle, des costumes d’époque, précieux et colorés comme on les aimait à l’époque, qui donne toute sa majesté au spectacle. De plus, l’empereur Aurélien est magnifiquement tenu par Danilo Pastore, qui ressemble à s’y méprendre à la beauté indéchiffrable d’un tableau de Giorgione.

Pala di Castelfranco Veneto de Giorgione

Vous pensez ne pas connaître la musique de Tomaso Albinoni? Je suis sûre du contraire: écoutez son air le plus célèbre et vous verrez qu’il fait parti de votre patrimoine musical sans que vous le sachiez:

https://www.youtube.com/watch?v=hNMwGXamT5o

de Karajan

www.teatrolafenice.it

Pubblicato da Hélène Sadaune

Master II d'Histoire Moderne de la Sorbonne Paris IV, j'ai travaillé pendant plus de 20 ans pour la C.E. Résidente depuis plus de trente ans à Venise, guide conférencière à Paris et Venise, je suis une passionnée de la civilisation vénitienne et de cette ville hors-norme. Comptez sur moi pour vous tenir informé!

error: You are not allowed to print preview this page, Thank you