Ce mois de décembre 2017, le Royal Ballet Flanders présente à la Fenice un spectacle composé d’un triptyque dont la chorégraphie est signée Cherkaoui et Jeroen Verbruggen, basé sur les musiques des compositeurs français Claude Debussy et Maurice Ravel et du russe Modest Mussorgsky.
Le Ballet Royal des Flandres – Royal Ballet Flanders a été fondé en 1969 par la pionnière Jeanne Brabants et est l’unique corps de ballet classique et de répertoire en Belgique. Actuellement son directeur artistique est le Belgo-Marocain Sidi Larbi Cherkaoui depuis septembre 2015. Ces dix dernières années la compagnie a conquis une réputation internationale et réalisé des tournées à Londres, Paris, New York, Frankfort, Venise, Édimbourg et Barcelone. En 2017, la chorégraphie de l’ “Exhibition” de Cherkaoui, créée pour le Royal Ballet Flanders, a reçu la nomination pour le prestigieux Prix Benois de la Danse à Moscou.
Le spectacle débute par la chorégraphie “Exhibition” de Cherkaoui exécuté sur la musique de “Tableaux d’une exposition” de Modest Mussorgsky en 1874, sur la version orchestrée par Maurice Ravel, avec la mise en scène et les costumes de Tim van Steenbergen. Ce morceau, exécuté pour la première fois à l’Opéra d’Anvers le 28 Mai 2016, est d’une grande beauté.
La scène est habité par de grands cadres dorés baroques, vides, continuellement déplacés par onze danseuses aux longs jupons, pendant que neuf danseurs en collants bordeaux-lie de vin bordés d’or, rehaussé de ceintures d’or sur des torses nus, dansent. La compagnie créée dix tableaux animés par les danseurs, à l’intérieur des cadres mais aussi à l’extérieur, joint à cinq promenades qui représentent le mouvement de l’observateur d’une toile à l’autre. Le tout dans une grande harmonie et poésie, avec une pointe d’humour pour la lutte que se livrent les danseurs pour occuper les meilleures places les plus visibles dans les cadres dorés.
Ce petit chef d’oeuvre de quarante minutes est suvi de la chorégraphie “Ma mère l’Oye” du jeune chorégraphe d’Anvers Jeroen Verbruggen, basé sur une musique de Ravel . Içi aussi les scènes et les costumes sont de Tim van Steenbergen. Toutefois, je n’ai pas aimé retrouver dans les costumes les débats fortement médiatisés chers au mouvement LGBT qui ravagent l’ Occident et la France et la Belgique en particulier depuis des décennies. Au nom d’un pseudo féminisme radical qui prétend que hommes et femmes sont pareils, on prétend les habiller de manière identique: ainsi, au nom de cette idéologie artificielle, les pauvres danseurs se sont vus affublés de jupe longues imprimées, de perruques aux longs cheveux, et de voiles de tule recouvrant leurs visages pour crééer l’illusion du “on est tous pareils”. Affligeant. Heureusement que de loin dans la lumière feutrée on ne se rend pas vraiment compte s’il s’agit de danseurs ou danseuses, selon les souhaits du mouvement LGBT, qui veut imposer le déni de l’identité de genre et par là même l’abolition de l’identité de genre. Comme si on ne pouvait pas être égaux tout en étant différent….
Pour finir, une chorégrahie de vingt minutes de Sidi Larbi Cherkaoui sur la musique de “Prélude à l’après midi d’un faune” de Claude Debussy mélangé à des morceaux de musique ethnique indienne de Nitin Sawhney, avec les costumes essentiels de Hussein Chalayan et les scènes et lumières d’ Adam Carré. Une chorégraphie énergisante et rythmée, rappellant l’animalité du faune, telle qu’elle aurait certainement plu à son inspirateur Vaslav Nijinsky.
