L’Orlando furioso au Théâtre Malibran

©Teatrolafenice. “Orlando furioso” Avril 2018, Orlando interprété par le contralto Sonia Prina.

 

LOrlando furioso” d’ Antonio Vivaldi a été représenté au Teatro Malibran de Venise du 13 au 21 Avril 2018, avec une nouvelle réalisation de la Fondation Teatro La Fenice en coproduction avec le Festival d’Itria di Martina Franca et la RSI Radio Suisse Italienne.

La régie du spectacle a été confié à Fabio Ceresa, vainqueur en 2016 du prix de Londres “International Opera Awards” en tant que meilleur réalisateur émergeant. La mise en scène est de Massimo Checchetto, les magnifiques costumes orientalisants de Giuseppe Palella, les lumières de Fabio Barettin et la chorégraphie de Riccardo Olivier. Le chef d’orchestre est Diego Fasolis, Maestro au clavecin et directeur de l’orchestre et du choeur du Teatro La Fenice.

Dramme musical en trois actes d’après le livret de Grazio Braccioli inspiré du chef-d’oeuvre de Ludovico Ariosto, “Orlando furioso” fut représenté pour la première fois au Teatro San Angelo de Venise en automne 1727. La trame, très réduite par rapport aux 46 chants de l’ Ariosto, porte sur les conflits sentimentaux entre les personnages: amours non partagés, sombres machinations et enchantements lancés par la cruelle magicienne Alcina, promesses de fidélité non tenues, abandons et retrouvailles parcourent l’Opéra.

©Teatrolafenice. “Orlando furioso” Avril 2018. L’enchanteresse Alcina au milieu de ses esclaves.

 

Dans un contexte fantastique où sont présents des chevaux volants (içi sous la forme de chimère ailée), forces démoniaques et sortilèges, au centre de l’opéra le moment de folie passagère d’Orlando après avoir découvert l’union d’Angélique, son aimée, avec Medoro. Qui donnent lieu à des moments tragiques frisant le comique, typique de la Renaissance. A la fin, l’amour conjugal triomphe avec la conclusion moraliste d’Astolfo: “Saggio, chi dal fallir prudente impara” (est sage qui apprend de ses erreurs).

Dans la régie de Fabio Ceresa, responsable de la révision dramaturgique de l’opéra, les personnages d’Orlando et d’Alcina deviennent centraux et représentent deux pôles opposés qui se rencontrent. Nous explique Fabio Ceresa: “ L’enchanteresse qui attire et séduit les malheureux qui naufragent sur son île est une histoire ancienne, qui commence avec Circé et Calipso dans l’ Odyssée et arrive, entre autres, à Armida de la “Jérusalem délivrée” du Tasse. Alcina appartient à cette espèce de femme fatale caractérisée par une sexualité débridée. Son contraire c’est Orlando. Au moment où Boiardo écrit “L’Orlando innamorato”, le paladin est déjà devenu un “topos” dans l’imaginaire collectif et représente l’archétype du héros désintéressé par l’eros, tant sa quête l’emporte sur tout. Quand Ariosto reprend ce thème, il le rend non seulement amoureux mais aussi “furieux”, c’est à dire fou de douleur et de déception amoureuse, victime de l’intensité de ses propres émotions”.

 

©Teatrolafenice. “Orlando furioso” Avril 2018. L’enchanteresse Alcina face à Orlando.

 

Cette nouvelle édition de L’Orlando furioso” se base sur l’édition critique de Federico Maria Sardelli, de propriété de Casa Ricordi en collaboration avec l’Institut Antonio Vivaldi de la Fondation Giorgio Cini de Venise.

Le cast vante des artistes d’exception: le contralto Sonia Prina dans le rôle d’ Orlando, le soprano Francesca Aspromonte dans celui d’ Angelica, le mezzo-soprano Lucia Cirillo dans celui de l’enchanteresse Alcina; le contralto Loriana Castellano est Bradamante, le contre-ténor Raffaele Pe est Medoro; le contre-ténor Carlo Vistoli est Ruggiero; la basse Riccardo Novaro est Astolfo. Les chorégraphies sont exécutées par les danseurs de la Fattoria Vittadini. Le Choeur du Théâtre La Fenice a été préparé par Ulisse Trabacchin. Diego Fasolis et Andrea Marchiol sont aux clavecins, Alessandro Zanardi au violoncelle et Gianluca Geremia à l’archiluth.

 

©Teatrolafenice. “Orlando furioso” Avril 2018. L’enchanteresse Alcina, tenue merveilleusement par Lucia Cirillo.

 

www.teatrolafenice.it

Portrait d Antonio Vivaldi, le prêtre rouge, du fait de la couleur de ses cheveux.

 

 

 

Pubblicato da Hélène Sadaune

Master II d'Histoire Moderne de la Sorbonne Paris IV, j'ai travaillé pendant plus de 20 ans pour la C.E. Résidente depuis plus de trente ans à Venise, guide conférencière à Paris et Venise, je suis une passionnée de la civilisation vénitienne et de cette ville hors-norme. Comptez sur moi pour vous tenir informé!

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